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L’Yonne républicaine 28 octobre 1993

L’EGLISE DE VAREILLES DEVOILE SON HISTOIRE

Au cours des récents travaux de réfection de la base du mur du chœur de l'église de Vareilles, trois éléments particuliers d'architecture et de peinture ont été mis à jour.

Aux côtés des deux peintures murales encadrant le chœur, une date est apparue: «1577». La similitude de la facture de réalisation et l'emplacement de cette inscription permettent de penser que cette date pourrait être celle de la réalisation des deux fresques murales….







La découverte la plus spectaculaire fut celle d'une niche voûtée renfermant une « piscine », ou « lavabo », avec une petite cuve pour recevoir l'eau des ablutions. Restaurée, elle est mise en valeur dans l'édifice.



Intrigués par le fait que la base de ce lavabo se trouve au-dessous du niveau du sol actuel, Bernard Boizet, un habitant du village, et François Gautrain, l'entrepreneur, ont effectué un sondage. lls ont ainsi trouvé une surface plate, faite de « liant ». Il s'agirait du sol initial de l'église, situé à environ 90 cm au-dessous du niveau actuel du chœur….

On aurait voulu surélever l'église ?

Cette dernière découverte expliquerait pourquoi les ouvertures extérieures du bâtiment ont été murées à leur partie inférieure sur une hauteur sensiblement égale à celle qui existerait entre les deux niveaux de sols. Ces deux éléments accréditent l'hypothèse selon laquelle on aurait surélever l'ensemble de l'édifice. Dans quel but?



L'étude des textes anciens permet d'avancer deux hypothèses: d'une part, des textes de 1632 et de 1663 relatent la vente des bois pour consolider l'église, qui «menaçait ruine»; d'autre part, l'humidité était le fléau principal, selon les propos relevés aux Archives départementales par Bernard Boizet.


Le droit de vannage était souvent sujet de controverses, à Vareilles. Témoin ce texte de 1680, qui mentionne la plainte du « sieur curé de Vareilles et autres habitants du lieu-dit ».

Chaque fin de semaine, afin de ne pas entraver le fonctionnement des deux moulins situés sur la commune, un droit de vannage permettait de réguler le débit du rû afin d'irriguer les prés situés en amont du village. Outre une irrigation mal régulée, cette pratique avait aussi pour conséquence d'apporter «froid et humidité dangereux et mortels dans l'église>>. Les poteaux qui sont au-dedans ont été pourris au pied, les ornements gâtés (...).

« Lorsqu'on creuse des fosses dans l'église ou au cimetière, elles sont aussitôt remplies d'eau et l'on est obligé d'enfoncer les corps des défunts avec le bâton de la croix ».

 Ainsi, le fait de surélever le sol initial aurait permis de protéger l'édifice des eaux.