Les dépendances

A côté de la partie habitation, toujours en alignement, se trouvait l'écurie aux chevaux: neuf gros percherons qui s'appelaient Coquet, Charmant, Marquis, César, Robinson, Lamour...

De l'écurie, on accédait par trois ou quatre marches au dortoir des ouvriers, quatre ou cinq lits, dénommés «calbots». Les charretiers étaient ainsi près de leurs chevaux afin de les surveiller.


Vareilles: présentation des chevaux


Vareilles: présentation des chevaux
Mon père, dans sa jeunesse (avant ses vingt ans), couchait directement dans l'écurie, sur une paillasse située dans une sorte d'étagère suspendue à deux mètres du sol, et ceci, malgré le bruit, les ruades et les effluves d'urine et de crottin. Le même système de couchage existait également dans la vacherie et dans la bergerie.
Pendant l'Occupation, mon père, comme d'habitude, se trouvait dans l'écurie, sans doute pour commander ses ouvriers quand il reçu d'un cheval pourtant calme, une ruade en pleine face et avec un sabot ferré: il faillit être tué ! A l'examen, en plus de l'hématome, il avait la mâchoire inférieure cassée. Pour que celle-ci se ressoude, il a fallu attacher les deux mâchoires ensemble pendant plus d'un mois.

Vareilles retour des champs


Vareilles: en toute complicité
 Mon père ne pouvait donc plus s'alimenter qu'avec du liquide. Pas besoin de dire si les kilos s'en allèrent rapidement! Impossible de satisfaire sa faim et même de se laver normalement. Son caractère s'en ressentit fatalement et un gros "ouf" de soulagement fut poussé par tous lorsque sa mâchoire réparée fut libérée.
Dans les deux autres travées, se trouvait un bûcher où séchait le bois. Une scie et une meule s'y trouvaient également, ainsi qu'un établi pour les petites réparations et le bricolage.

Vareilles:  quelques outils d'époque (exposition de 1993)


La Ferme des Près bâtiments de ferme
En retour, une porte ouvrait sur les prés et donnait accès à l'abreuvoir directement dans le ruisseau. Ensuite, il y avait un grand bâtiment servant de grange sur cinq travées où l'on rentrait l'avoine de la maison.
Un couloir transformé en laiterie donnait accès sur le ruisseau, au lavoir et à la laiterie à fromages dont je reparlerai par ailleurs. Il y avait installé un séchoir à fromages que je n'ai jamais vu fonctionner, mais très bien agencé, très aéré, fermé par un tamis, avec des étagères amovibles pour y entreposer les fromages à sécher, et ceux-ci par centaines.
La Ferme des Près: la laiterie



Ferme des Près:  bâtiment de ferme
Avant l'arrivée de mes parents, deux personnes étaient occupées à la fabrication du fromage, d'où cette installation.

En retour de cette grange, nous en trouvions une autre plus petite qui servait pour y rentrer l'orge, le seigle et ensuite la paille puis les pommes de terre. Cette grange débouchait par une petite porte arrière dans un petit pré réservé aux animaux malades que l'on devait isoler.

Une fois rentrés dans la cour, sur la gauche, nous trouvions les bâtiments les plus anciens de la ferme : d'abord une grange de cinq travées dans laquelle l'été se rangeaient les instruments de travail et l'hiver on y entreposait les betteraves fourragères, sur les cinq travées et empilées jusqu'aux poutres: c'était la réserve pour nourrir les vaches, les moutons et les lapins pendant l'hiver.
Ensuite se trouvait un local que l'on appelait « la passée », car c'était autrefois l'entrée de la ferme. A cet endroit et au fond, on y trouvait une trentaine de niches à lapins. On accédait également ainsi au jardin.

A la suite de cette grange, se trouvait un grand bâtiment : la vacherie, avec au-dessus un immense grenier pour y rentrer les foins et cela par dizaines et dizaines de voitures.


Ferme des Près:  bâtiment de ferme
maintenant démoli




Ferme des Près bâtiment de ferme: la vacherie
La vacherie était une des plus moderne de la région. On pouvait accéder à celle-ci par différentes portes.

Par l'une d'elles, on passait entre deux auges, c'est-à-dire en face des têtes de bétail et c'était très facile d'y apporter la nourriture. Par une autre, on accédait directement vers les vaches qui se présentaient ainsi : cul à cul. Il y en avait ainsi trois et trois, soit six portes.

A l'extrémité de ce bâtiment se trouvait la betteraverie où un appareil cylindrique horizontal tournait sur lui-même et où, par une de ses extrémités on mettait les betteraves. Celles-ci en ressortaient décrottées de la terre et tombaient dans un coupe-racines.