La partie habitation

Entrée principale de la Ferme des Prés
Au premier plan: Madame Coladon et ses deux fils.
L'auteur du récit est celui qui retient son chien

Les ouvertures principales de la partie habitation étaient au sud. La pièce principale était la cuisine, que l'on appelait «la maison». C'était une grande pièce carrelée en briques. Au plafond, des poutres apparentes, une porte d'entrée pleine et une fenêtre.



Le corps principal de la ferme


reconstitution, exposition de 1993
On y trouvait une cuisine énorme: un foyer, trois bouches à cuire, deux fours, un bain-marie, deux bouches à charbon et un tiroir à bûches, le tout assorti d'une barre en laiton jaune, des décors en cuivre rouge (autour des fours et des tiroirs), un foyer en acier, le tout frotté, astiqué tous les jours.


 

C'était l'orgueil de ma mère d'avoir une cuisinière impeccable

reconstitution, exposition de 1993

reconstitution, exposition de 1993
On trouvait également, dans cette cuisine, une grande table à manger pour les ouvriers: dix à quinze, et une plus petite, entre la porte et le fenêtre, pour nous quatre, avec un poste de radio sur une étagère au-dessus de celui-ci.

Devant la fenêtre, la machine à coudre de ma mère que j'ai gardée pour moi.

Face à la porte, un grand placard où l'on rangeait le pain: pain de campagne de quatre livres, quelquefois fendu, quelquefois en couronne, les pâtes, le fromage, le plat de harengs fumés, le sel, le chocolat, le sucre cristallisé et tout en bas, à droite, les fruits séchés: pommes, poires, abricots, pruneaux, figues dans lesquels nous faisions, mon frère et moi quelques ponctions.

La cuisinière était située à un mètre environ de l'ancienne cheminée, qui était close par un paravent de bois amovible.

reconstitution, exposition de 1993


reconstitution, exposition de 1993


Entre la cuisinière et la cheminée, il y avait des chaises, places de choix pendant l'hiver, bien connues des chiens et des chats

De cette grande pièce, on accédait à une petite pièce: la petite cuisine, avec une petite fenêtre au nord sur les prairies. On pouvait voir sur trois kilomètres la Vallée de la Vanne et les collines des Clérimois, à l'horizon. 

Dans cette pièce, face à la fenêtre, un évier en grès, énorme (chez mon grand-père, sur la pierre à évier, se trouvait un seau plein d'eau tirée au puits et une casserole fixée à un clou: elle servait à boire pour tous). 


reconstitution, exposition de 1993

reconstitution, exposition de 1993
Une pompe à balancier, seul apport d'eau potable pour la maison, des placards pour ranger la vaisselle, une étagère où l'on trouvait les deux cruches à cidre, dont une en bois, pour les ouvriers.
De la «maison», on entrait dans la salle à manger qui donnait par ses deux fenêtres sur la cour. Il y avait une cheminée en marbre, deux placards, dont un servait, en haut de pharmacie et en bas de réserve d'alcools et d'apéritifs.

Un jour d'hiver, le vacher m'avait persuadé de lui verser une «goutte» d'eau-de-vie, (en réalité un quart de verre) qu'il trouva très forte. Quand ma mère revint, dans la matinée, elle me demanda qui avait été blessé puisque la bouteille d'alcool à quatre-vingt-dix était sortie! Ce vacher était assuré contre la grippe pour l'hiver !


La famille Coladon

Souvenir d'un déjeuner 1935

reconstitution, exposition de 1993


Dans cette salle ouvrait une alcôve où se trouvait un lit d'amis et une penderie.

De la «maison», on entrait également dans la chambre de mes parents qui ouvrait au nord sur les prairies et dans laquelle débouchait une autre chambre qui fut la nôtre pendant notre enfance. Sur la cheminée trônait une pendule que je possède encore et un globe protégeant la couronne de fleurs d'oranger de la maîtresse de maison.

.
Au centre du bâtiment, un couloir faisait communiquer la cour et les prairies.

Par ce couloir, on entrait dans une première chambre qui servait aux ouvriers saisonniers, en particulier des Belges qui binaient et arrachaient les betteraves; un travail très dur, par tous les temps, payé à la tâche, aussi plus on travaillait, plus on gagnait, pas question des «trente-cinq heures» !

reconstitution, exposition de 1993

reconstitution, exposition de 1993
De cette pièce, on entrait dans une deuxième chambre qui fut la nôtre pendant notre adolescence et dans laquelle je suis né. Au fond du couloir, les chambres du vacher, du berger et de la servante.